Ils marchent dans les traces d'André Breton, Max Ernst ou André Masson… Six jeunes artistes plasticiens marseillais viennent de livrer leur version du « Jeu de Marseille », un jeu de cartes que ces surréalistes avaient créé, en s'inspirant du tarot, pour vaincre l'ennui en 1941 alors qu'ils résidaient dans la cité phocéenne dans l'attente d'un visa pour fuir l'Europe. Leur jeu, resté à Marseille, est aujourd'hui exposé au musée Cantini, le nouveau à la galerie du Château de Servière.
« C'est Varian Fry, envoyé par le comité américain de secours, qui avait réussi à leur faire avoir des papiers, gagner les USA et ainsi les sauver alors qu'ils étaient persécutés », raconte Pamela King, directrice de The American Gallery à Marseille à propos de la première génération d'artistes. C'est elle qui a commandé les nouvelles œuvres. « Ce jeu est une façon de rendre hommage de façon amusante et actuelle à cet homme qui a aidé des réfugiés. »
Mille exemplaires à saisir
« Les artistes ont eu carte blanche pour imaginer les nouvelles cartes, deux chacun comme l'avaient fait les surréalistes. Ils ont également recréé les quatre symboles », poursuit Françoise Siffrein-Blanc, présidente de l'association « L'art prend l'air » qui a sélectionné les six plasticiens pour ce jeu tiré à 1000 exemplaires, qui sera notamment vendu dans les musées et les galeries de la ville.
« J'avais déjà dessiné pour un tarot divinatoire, c'est intéressant de remettre à l'ordre du jour les emblèmes et les symboles », confirme Sara Fiaschi, une artiste de 27 ans qui travaille habituellement avec des sculptures et des installations. « Tous les artistes se sont pris au jeu. C'est à la fois un défi et un vrai bonheur de rendre hommage à ces figures de l'histoire de l'art. »
Dossier de Presse Le nouveau jeu de Marseille